Chapitre 184
Un très grand cru que ce 184e chapitre (lavenir.net)
L’Yvoirien Pierre Marchand, quant à lui, s’entendit dire du même: «il a une belle maison, Pierre Marchand. On y accède par un bel escalier, Pierre Marchand. Un escalier de plusieurs March-and Pierre. Et, de là, on peut y voir Yvoir et ses carrières. Quel magnifique panorama pour un Yvoirien qui est pourtant si myope au quotidien…»
Un quartenier qui en a entendu, c’est bien l’abbé Dominique Jacquemin, un Dinantais né à Braschaat il y a soixante ans. Président du collège St-Paul à Louvain-la-Neuve, successeur, là, d’un certain André-Mutien Léonard, Marc Navet lui rappela qu’adolescent, il transpirait beaucoup «malgré son gloria in excelsis DEO!» Et aussi: «pourquoi donc les séminaristes ont-ils besoin d’une auto, j’étais persuadé que les habits sacer dotaux…» Autre adresse: «vous ne finirez pas par asseoir votre auguste séant sur le trône de St-Pierre au Vatican, même si dans les rouages de l’Église, votre réputation vous rattrape, il faut encore un bon piston pour devenir, au minimum… sous-pape !» Une dernière tirée de trois pages A4 et dans la foulée de la précédente: «il y aura toujours des aigris qui, complètement à l’Ouest, perdent le nord de n’être… point cardinaux et qui, malgré tout, continuent encore à chercher des… crosses aux Evêques pour ne pas avoir été choisis.»
En soirée, une disnée a rassemblé 530 convives à la Balnéaire, tous ont apprécié les 146 flamiches de la boulangerie Defossé, de Gemechenne, et les 330 flacons de Reine Joly du vigneron, Camus, de Savigny.
Trois pages A4 pour chambrer l’abbé
Comme les sept autres nouveaux quarteniers, ces deux personnes ont promis obédience à la flamiche et à Dinant en sirotant un Savigny 1er cru 1990 de la Cousinerie de Bourgogne. Au commissaire-divisionnaire en retraite Michel Demoulin, ancien dirco de l’arrondissement de Dinant, c’est sur la tactique du gendarme que se termina son accueil par Nicola Lomartire. Au préalable, celui-ci avait souligné qu’il avait devant lui «un homme passionné et d’action». Peut-être faisait-il allusion à l’affaire Dutroux où ce policier joua un rôle. Il ajouta: «mais il sait aussi s’amuser»…
Le chapitre dit d’hiver, 184e depuis la création de la confrérie des quarteniers de la flamiche il y aura bientôt 60 ans, s’est révélé être un très grand cru. Dans les canons servis mais aussi dans les présentations plus qu’humoristiques des 9 nouveaux quarteniers (ou membres d’honneur). La palme reviendra, non seulement au Grand Rhétoriqueur, Marc Navet, toujours prêt à chambrer ses filleuls. Mais, aussi, cette fois, à Nicola Lomartire qui fit du Dinantais Jean-Michel Thioux, un Viking… Ce fut de la haute voltige, à tel point que le public a parfois dû rire sous cape. Rien de bien méchant mais un peu osé quand même. Les quarteniers Gregory Dethy, d’Haversin et l’abbé Dominique Jacquemin en ont fait les frais. Avec le sourire. Détective privé et gérant d’une concession automobile, placée à Rochefort, sous le signe du lion, le Grand Echanson, Godefroy Perot lui a confié: «Méfiez-vous des buveurs d’eau, un homme qui ne boit que de l’eau a des choses à cacher à ses semblables.» Quant à Marc Navet, il a souhaité la bienvenue au Cinacien dans la confrérie et à Dinant célèbre, jadis, pour ses… filatures. Et c’est sur une musique d’un film de James bond que se termina l’accueil.
Les promotions
Au cours du chapitre, quelques anciens quarteniers se sont vus promus. Au grade de Grand Officier, Patrice Colet, de Waulsort; Blaise Degueldre, d’Yvoir; Xavier Magnette, de Dinant et Jean-Pierre Moiny, d’Anseremme. Au grade de Commandeur: Bernard Defrance, de Lisogne; Pierre Fivet, de Rochefort; Jean-Philippe Geudvert, de Dréhance et Gérard Michaux, de Couvin. Au grade de Commandeur major: Jean-Marie Leboutte, d’Anseremme.
Sourions encore un peu...
Ajoutons encore quelques belles sorties littéraires.
Du bourgmestre, Axel Tixhon, au député cinacien Frederik Botin, à l’issue du serment de celui-ci de rester fidèle à Dinant: «Crie-le bien fort.» Ajoutant: «attention, les derniers députés MR qui sont venus à la confrérie sont devenus ministres…» De Marc Navet encore à l’abbé Jacquemin: «Notre Savigny surclasse les meilleurs vins de messe.» Ou encore: «Je sais que vous êtes gourmand et ne protestez pas car vraiment ce ne serait pas catholique de la manger, en protestant, cette flamiche.» De Godefroy Perot au commissaire Demoulin: «Comme le disait Bacchus, dieu du vin, la vérité ne sort ni de l’or ni de l’eau, mais bien, pardi, du tonneau…» Au conseiller communal, Olivier Tabareux: «Quand il entend le mot bouchon, le pessimiste pense aussitôt aux autoroutes. L’optimiste, lui, à une bouteille de Savigny. Mais la vie n’est pas un conte de fées. Si, à minuit, tu perds une chaussure, c’est que, manifestement, tu as trop bu !» (M. Motte)
François Géraud
Grand Rhétoriqueur en a mis plein la vue à l’opticien (lavenir.net)
Le sommet du rire fut atteint encore une fois par le pamphlet débité par le Grand Rhétoriqueur, Marc Navet, adressé à François Géraud, un autre quartenier d’honneur, opticien établi à Ciney et Andenne sous une enseigne française bien connue: non pas Paf, le chien mais… Haf le loup. La définition de l’opticien selon l’orateur? Quelqu’un qui se fait payer très cher ce que les autres ont à l’œil… Et qui a bien choisi son domicile, Yvoir, «il dira qu’il est donc qu’un n’y voit rien»… Description et classification des clients de l’opticien, suivant Marc Navet? Il y a les indécis qui essaient toutes les montures sur les présentoirs et les socles, il y a les radins qui se contenteraient d’un monocle et puis ceux qui ne voient pratiquement plus rien et qui feraient mieux d’acheter une canne blanche et un chien…
Au futur quartenier qui s’est fait refaire le nez, le Grand Rhétoriqueur n’hésita pas à lui lancer: pour un opticien, quelle enseigne aurait pu dire Cyrano. Et il se lança dans une tirade des nez de sa composition. «Facétieux: vous faites croire à Julie, votre stagiaire préférée qu’on peut guérir de strabisme rien qu’en faisant le poirier. Sportif: surtout du jogging car au ski, sur les circuits poudreux vous avez un très beau style mais jamais… froid aux yeux.» Petit portrait chinois, enfin: animal préféré, serpent à lunettes; Miss France favorite, Iris Mittenaere; BD préférée, toutes celles avec les quatre frères Daltoniens; enfants que vous n’auriez pas voulu avoir, les pupilles de la Nation; enfants que vous auriez voulu avoir, des jumelles; paysage préféré, la cataracte du Niagara; boisson favorite, la gueuze Belle-Vue et peintre préféré, Miro…
181° Chapitre
Un nouveau Bailli de Monseigneur le Roy (lavenir.net)
La confrérie dinantaise des quarteniers de la flamiche qui met sur le pavois cette spécialité dinantaise odorante suit le cours des élections communales. Du moins quand il y a changement à la tête de la ville. C’est ainsi que, samedi, c’est Axel Tixhon, le nouveau mayeur a pris la place de son prédécesseur en tant que Grand Bailli de Monseigneur le Roy. Un titre honorifique attribué sans concours… ni élection.
Fidèle à la tradition, le nouveau Grand Bailli a eu, pour chacun des neuf nouveaux quarteniers d’honneur, une petite réflexion. Ainsi, le professeur d’Histoire à l’UNamur a dit, avec humour, à Vincent de Hovre, Maître sonneur des Veneurs de la Meuse et passionné d’Histoire et de Napoléon: «arrêtez de faire des recherches d’Histoire, cela ne mène à rien…» Vous croyez? Le ton était donné, nous allions vivre un 181e chapitre assez amusant et enivrant.
Ah, ce vin de Bourgogne, le Savigny, surtout, mis à l’honneur à ce chapitre. Stephen Maurice, vigneron, a d’ailleurs été intronisé, lui aussi. Avec finesse, le Grand sommelier lui donna un conseil: «il ne viendrait à l’idée de personne d’acheter un pantalon sans l’essayer auparavant. Ne refusez pas à votre bouche, ce que vous accordez à vos fesses!» Rien n’a été laissé de Savigny à la disnée. Pourtant, plus de 400 bouteilles avaient été sorties du cellier de la confrérie. Même chose pour la flamiche. Celle qu’on a servie au chapitre, confectionnée par Michel Frippiat était excellente. Celles de la disnée, 132 pièces au total confectionnées par Michel Defossé, étaient aussi une tuerie!
Mais revenons-en aux nouveaux quarteniers. Benoît Billy que le Grand Maître a canonisé en le confondant avec saint Vincent, lors du serment, eu égard de son statut de conseiller en vins dans une grande surface de Dinant, dans le civil. Le directeur-adjoint du collège Notre-Dame de Bellevue, Paul Hubert, de Nismes, à qui le Grand Bailli suggéra de se domicilier à Dinant et que chambra un de ses enseignants, M. Thirion, quartenier à ses heures. Pierre Lamour, un facteur de Dinant, a eu droit, à cause de son nom, à un petit refrain de la chanson de Léopold Nord et vous. Laurent Lecocq, d’Achêne, un entraîneur du club de foot d’Onhaye mais aussi militaire qui s’est vu dire: «combattre la paix, c’est de bonne guerre… » Suivirent Gérald Massut, un ergothérapeute de Morville qui ignorait sans doute qu’une maladie nosocomiale, c’était comme entrer dans un bistrot pour boire un jus d’orange et en ressortir bourré… Dernier des neuf nouveaux quarteniers: Alain Stoquart magnifiquement chambré aussi de manière comique, par Émile Serusiaux.
Quatre quarteniers d’honneur ont vu leur grade s’élever pour leur fidélité à la confrérie. Ainsi deux vignerons de Savigny sont devenus Grands Officiers: Stephen Maurice et Hugues Pavelot. Quant à Henri Houillet, il a été nommé Commandeur et René Ladouce a reçu la promotion suprême: Commandeur major. Il a eu droit à ce message de M. Perot: «Ce n’est pas un CDD mais un CDI. (NDLR. sans doute, une satisfaction pour l’échevin redevenu conseiller…)Heureusement que nous reste le vin pour oublier ce qu’on mange», lança-t-il à l’agriculteur qui prône l’agriculture de qualité qui ne l’est malheureusement pas toujours… Michel Motte
Vladimir Cosma
Vladimir Cosma
En marge des festivités liées à l’inauguration de la Croisette de Dinant, son parrain, Vladimir Cosma, a été fait Citoyen d’honneur de la ville ce lundi 30 avril.
Au sortir d’une séance de dédicaces à l’Hôtel de Ville, c’est devant un parterre nourri de chasseurs d’autographes que le célèbre mélodiste franco-roumain a été honoré par la Confrérie Royale des Quarteniers de la Flamiche Dinantaise qui est mandatée par la Ville pour procéder à ce type de cérémonial.
Après le chapitre de printemps du 21 avril dernier, c’était la deuxième fois que notre nouveau Grand Maitre Chancelier, Henri Bourdon, officiait dans ses nouvelles fonctions. Il a rappelé les grandes dispositions statutaires qui régissent la Confrérie avant de passer la parole au Grand Rhétoriqueur qui a, une fois encore, distillé une harangue empreinte de révérence et d’humour.
Vladimir Cosma s’est prêté volontiers à l’épreuve du sang devant le Grand Echanson. Puis a aussitôt réclamé de la flamiche qu’il avait fort appréciée la veille et qui lui rappelait sans doute la placinta cu branza de sa jeunesse.
Il remercia l’assistance de tant d’égard n’hésitant pas à confesser que le port du gorgerin de la Royale CQFD lui faisait autant plaisir que l’obtention de la décoration royale « Nihil Sine Deo » reçue des mains du roi Michel 1er de Roumanie…
Marc NAVET