Connexion

Connexion à votre compte

Identifiant
Mot de passe
Maintenir la connexion active sur ce site
Aujourd'hui4
Hier118
Cette semaine4
Ce mois1204
Total249540

188° Chapitre

DINANT

La "Disnée", le rendez-vous select du folklore dinantais (L'Avenir, Aurélie Moreau)

Scapin

L’accès à la soirée est strict: on n’entre pas si on n’est pas convié par un Quartenier (chacun peut inviter deux personnes). Au niveau vestimentaire, la tenue de Ville est exigée. "On aime garder un certain standing, confie Guy Demelenne, Grand Sénéchal de la confrérie. On demande au minimum la cravate. C’est guindé sans vraiment l’être. À la fin, tout le monde fait tourner les serviettes… " Philippe Scaillet, le Grand Argentier, glisse, amusé: "Pour ceux qui n’ont pas de cravate, on en a des moches à l’entrée."

En tout, 500 convives sont acceptés. "On doit souvent refuser du monde ", poursuit celui que l’on surnomme amicalement l’oncle Picsou.

À l’entrée de la salle balnéaire (on y accède via le Casino), l’accueil est chaleureux. Le Grand Maître, Henri Bourdon, prend soin de saluer un à un les invités. Une fois à l’intérieur, on croise des personnes de tout bord, de tout âge. Certains portent le gorgerin (collier qui permet de distinguer les Quarteniers des autres). Dans l’assemblée, de nombreux édiles sont là. Et pas que des Dinantais. Car la Disnée, qui se tient trois fois par an, on le comprend vite, c’est "the place to be".

Durant deux ans, le rendez-vous du folklore dinantais a été suspendu, Covid oblige. "On avait peur avec la crise, mais les gens reviennent", souffle Philippe Scaillet.

Ce rendez-vous, en fait, certains ne le rateraient pour rien au monde. "Les premiers qui paient sont les premiers inscrits, poursuit-il. Mais le problème, c’est que certains paient leur inscription à l’avance, avant même qu’on lance les invitations, pour être sûrs d’être invités. En tant que trésorier, je les rembourse pour que tout le monde soit sur le même pied ". Cette fois, suite à des désistements, on n’a finalement dû refuser personne.

"Pire qu’un mariage…"

Samedi, il est 20 h lorsque la "Disnée" s’ouvre officiellement, au son des cors de chasse des Veneurs de la Meuse. Le premier service de flamiche démarre en grande pompe. On fait honneur à la tarte traditionnelle.

À table, le placement des 500 convives a été étudié. Rien n’est laissé au hasard. "On doit tenir compte des desiderata des uns et des autres. C’est pire qu’un mariage! On ne sait pas le nombre d’heures qu’on passe pour tout préparer…", lâche le Grand Maître Henri Bourdon.

La logistique de ce chapitre d’hiver est impressionnante. Près de 500 bouteilles de vin (blanc et surtout rouge) sont sorties de cave. "On prévoit large", souffle Jean-Marc Van Rossem, le Maître Sellier. Le vin provient de Savigny-lès-Beaune, avec qui la confrérie échange depuis 50 ans. Treize voisins français d’ailleurs sont là. "La Bourgogne aime Dinant", lâche Guillaume Camus, dont le vin blanc, fruit de ses vignes, est servi durant le repas.

Le service de la flamiche est assuré par les membres du Grand Conseil eux-mêmes. Quelques étudiants donnent aussi un coup de main. "On sert le vin, on débarrasse, confie Noé Beaujot. Souvent, les étudiants, ce sont des enfants des membres de la confrérie. Je suis un des seuls à ne pas être dans le cas", sourit-il. Sur les tables, les 35 poivriers posés ont fait l’objet d’un contrôle minutieux, assuré par Jacky Perpète, le Grand Intendant.

Entre les services de flamiche (trois en tout), la chorale des Joyeux Quarteniers anime. C’est rythmé, c’est guinguette, c’est plein d’humour. À table, les convives se tiennent par les bras, se balancent de gauche à droite. On reprend en chœur le ban bourguignon, on s’agite sur un air d’Oberbayern. Et puis on fait tourner les serviettes. À 500, lorsque tout le monde s’y met, c’est quelque chose…

À la Disnée, on mange et on chante flamiche. Après le repas, qui se termine par le Chant des Wallons et le Bia bouquet, place à la "sauterie", à la soirée dansante. Avant le rangement et le débriefing du lendemain. "C’est à chaque fois encore un grand moment de folklore", termine le Grand Maître.

Yann Arthus-Bertrand a mérité sa médaille «rigolote»(L'Avenir.net)

YABIl est 16h15 vendredi lorsque Yann Arthus-Bertrand pénètre dans la cour de l’hôtel de ville, accompagné de sa fidèle collaboratrice dinantaise, Jacqueline Goffart, grâce à qui sa venue a été orchestrée.

«J’aime beaucoup Jacqueline avec qui je travaille depuis très longtemps, confie Yann Arthus-Bertrand, décontracté. J’ai beaucoup d’affection pour elle, qui est bénévole dans ma fondation depuis plus de dix ans. Comme j’ai été très touché par ce qui s’est passé à Dinant lors des inondations, je n’ai pas hésité une seule seconde lorsqu’elle m’a demandé de venir

En haut des escaliers de l’hôtel de ville, dans le hall majestueux, les membres de la confrérie royale des Quarteniers de la flamiche forment une haie d’honneur. Histoire d’accueillir comme il se doit le célèbre photographe et réalisateur écologiquement engagé. «Oula, qu’est-ce que c’est que tout ce monde», lâche-t-il étonné par cet accueil folklorique auquel il ne s’attendait pas.

Après le discours du bourgmestre Thierry Bodlet, l’intronisation débute. «Notre planète est un musée que son conservateur, l’homme, a beaucoup de peine… à conserver, lâche Marc Navet, «grand rhétoriqueur» de la confrérie. Heureusement, de temps à autre, des hommes se dressent, s’élèvent non pas pour tirer distraitement l’oreille des mauvais élèves, mais pour conscientiser à juste titre le plus grand nombre.Monsieur Yann Arthus-Bertrand, vous êtes assurément de ceux-là qui ne ménagez pas vos efforts pour mener vos justes combats.» Et de poursuivre au sujet de l’homme «aux moustaches de mousquetaire»: «Si tous les gars du monde voulaient bien se donner la main, c’est sûr qu’alors chanteraient vraiment nos lendemains et tous diraient, convaincus par votre film “Legacy”: Ne rien faire, non! Mais se mobiliser pour la planète, les gars, si!»

Amusé par le discours

Le grand rhétoriqueur insiste: «Vous êtes, par l’entremise de vos percutants documentaires, le meilleur avocat de la défense pour votre cliente, la Terre […]. La Ville de Dinant, par l’intermédiaire de notre confrérie, est heureuse et honorée de vous introniser aujourd’hui. Nous défendons un produit de bouche lui aussi circulaire et menacé que vous, végétarien, saurez sans nul doute apprécier Même si, en bouche, notre flamiche fait le grand écart climatique: elle glace d’abord les papilles et réchauffe ensuite les zygomatiques…»

Un discours décalé qui a beaucoup amusé Yann Arthus-Bertrand. Il a même fait répéter certaines phrases… pour les filmer et les poster sur «ses réseaux».

Le réalisateur a ensuite été amené à promettre de «vivre en Copère, de respecter les chartes de la confrérie et de rester fidèle à Dinant». Il a été décoré d’une médaille, avant de déguster un morceau de flamiche et de goûter un vin rouge… bio, évidemment. « C’est la plus grosse médaille de toute ma collection et j’en ai reçu… même trop. Mais celle-là, c’est la plus rigolote», sourit-il.

L’idée d’honorer Yann Arthus-Bertrand vient de Godefroy Perot, «grand échanson» de la confrérie. «Lorsque j’ai entendu qu’il venait, j’ai proposé de l’introniser au dernier grand conseil…» Et de confier fièrement: «C’est une belle plume au chapeau de la confrérie.» (Aurélie Moreau)

Le plus gros mangeur de Flamiche (Lavenir.net)

Roi2021Malgré le soleil sorti de sa coquille, samedi après-midi, à Dinant, les deux concours du plus gros mangeur de flamiche et de couques de Dinant ont connu un beau succès populaire d’après confinement. Ce n’était pas la grande foule, mais un public de sympathisants attentifs et de concurrents de ces joutes gargantuesques pour la flamiche mais moins rabelaisiennes pour les couques. Il faut dire que cette dernière compétition est aussi celle des mâchoires les plus solides.

Près de huit morceaux

Rappelons qu’une flamiche est une tarte dont rien que la recette fait reculer les plus solides estomacs. Par temps de chaleur, c’est encore pis. Pour réaliser une bonne flamiche, il faut 500 g de pâte de pain améliorée, 250 g de beurre, 500 g de fromage (boulette de Romedenne), 13 ou 15 œufs, poivre et sel. Elle se déguste chaude et accompagnée de vin de Bourgogne, du Savigny de préférence. Le poids d’une tarte avoisine le kilo! Pour le concours, elle est découpée en huit morceaux. Ils étaient vingt, samedi, à se mesurer: seize hommes et quatre dames. Ils venaient de Dinant, pour la plupart, mais aussi de Jambes, Namur, Bruxelles même et de villages voisins. Rapidement, c’est un Dinantais qui a pris le large et à un quart d’heure des 45 minutes de cette 73e édition, ce gardien de l’hôtel de ville de Namur avait déjà avalé près de 6 morceaux. Finalement, il s’en tira avec 7 morceaux et 2/3. Quasiment une tarte. Heureusement qu’il n’avait mangé que des roulades de poireaux à midi et qu’il avait quitté la table avec un… petit creux. C’est donc ce monsieur: Dominique Lechat, 55 ans qui, pour son troisième essai, a été proclamé roi de la flamiche 2021. Comme la première dame, Valérie Laforêt, de Jambes (qui, elle, a ingurgité près de 5 morceaux), il a été coiffé de la couronne de son rang. L’animateur du concours, le Grand Rhétoriqueur Marc Navet n’a pas épargné son auditoire de ses bons jeux de mots. Parmi les candidats, Thierry Dufrenne, un ancien d’Anseremme, retrouvait la table du concours, après près de 50 ans d’absence. Les flamiches étaient signées Michel Defossez, le boulanger-pâtissier de Sorinnes. Celles du 185e chapitre, elles, étaient signées Michel Frippiat, un autre boulanger-pâtissier du centre-ville. Comme d’habitude, depuis 1992, le concours était aussi ambiancé par la chorale des Joyeux Quarteniers, fondée par l’ancien Grand Maître, Jean Javaux, 89 ans, présent dans le public et admis aujourd’hui à l’éméritat. Jean fut aussi, en 1996, l’auteur de la chanson pour les quarante ans de la confrérie, Dans les jardins du casino, Samedi, sur le kiosque de M. Sax, où se déroulaient ce concours et le chapitre, ses compagnons lui ont rendu hommage et le public a écouté avec attention cette belle et originale chanson, sur l’air de La montagne de Jean Ferrat. Ajoutons qu’un groupe de demoiselles qui fêtaient le prochain mariage de l’une d’elles, sous le signe de la licorne, est venu apporter aussi un peu d’ambiance sur le site. (Michel Motte)

18 promus (Lavenir.net)

118Sous le signe également de la flamiche, on élevait aussi à des grades plus élevés, dix-huit fidèles de la confrérie qui respectent son règlement à savoir: participer au moins à quelques manifestations annuelles. C’était, cette année, le thème du 185e chapitre, un chapitre écourté, que présidait sous la robe de Grand Bailli du Roy, M. Jean-Marc Van Rossem, à la place du bourgmestre qui, selon les statuts, préside les chapitres. Dinant n’ayant plus de bourgmestre en titre, c’est le plus ancien de la confrérie qui l’a donc remplacé. La confrérie a donc procédé uniquement aux promotions qui n’ont pas pu être honorées pour cause de pandémie. On n’a donc intronisé aucun nouveau quartenier d’honneur. Ont été promus: Grand dignitaire émérite, Jean Javaux; Cadet: Nicolas Thioux, de Dinant; Grand Officier: Dimitri Besohé et Jean-Marie Gérard, d’Onhaye; Gérard Crépin, Roger Duponcheel, Cédric Hermant, Dominique Rouyr, de Dinant, Christian Bouttefeux, d’Évelette, Georges Gilles, de Foy-Notre-Dame, Alain Koeune, de Boninne, Christian Scaillet, de Houx, René Vanoirbeek, d’Anseremme; Commandeur: Laurent Belot et Yvon Delvaux, de Dinant, Daniel Denis, d’Anseremme, Pierre Donis, de Dondelange et le R.P. Roger Maldague d’Arlon. Tous ont goûté au Savigny 1988 de la Réserve de la Cousinerie de Bourgogne et entendu les réflexions humoristiques, un peu cinglantes parfois, du Grand Echanson, Fabien Perot. Nous retiendrons celle adressée à l’échevin et journaliste, Laurent Belot: «Journaliste et homme politique, n’est-ce pas incompatible? Parce que le vin n’a pas de couleur politique. Et il tient beaucoup plus ses promesses. (Michel Motte)